**L’intégralité de l’audition de Bernard Arnault au Sénat sur les aides aux entreprises**
C’est un moment crucial pour le monde économique français : Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France et PDG de LVMH, a été auditionné au Sénat, face à une commission d’enquête sur l’utilisation des aides publiques à destination des grandes entreprises. Cette audition, très attendue, s’est transformée en un véritable tribunal médiatique où le magnat du luxe a dû défendre son entreprise contre des accusations de gestion douteuse des fonds publics reçus durant la pandémie de Covid-19.
Le sénateur Fabien Guérera a ouvert le bal avec des questions acerbes sur le rôle de LVMH dans l’économie française et les choix stratégiques de l’entreprise, notamment en matière de délocalisation. Arnault, habituellement mesuré, a riposté en affirmant que LVMH ne ferait pas le choix de quitter la France tant que les conditions resteront favorables.
Les tensions se sont intensifiées lorsque les sénateurs ont évoqué les licenciements annoncés au sein du groupe, avec la promesse de ne pas remplacer les départs à la retraite. « Ce n’est pas une suppression d’emplois », a déclaré Arnault, tentant de détourner l’attention des critiques. Pourtant, cela a suffi à alimenter le mécontentement des élus, qui ont souligné la contradiction entre la richesse croissante de LVMH et la précarité des emplois dans certaines de ses filiales.
Les échanges ont également porté sur l’impact des aides publiques, qui s’élèvent à plusieurs millions d’euros. Arnault a défendu l’utilisation de ces fonds, affirmant qu’ils étaient essentiels pour maintenir l’emploi en France, tout en plaidant pour une simplification des dispositifs d’aide. Cependant, les sénateurs ont insisté sur le fait que ces aides ne devraient pas servir à financer des rachats d’actions ou à verser de généreux dividendes aux actionnaires.
Dans un contexte de crise économique mondiale et de guerre commerciale avec les États-Unis, cette audition a mis en lumière les défis auxquels fait face LVMH. Alors que les tensions commerciales s’intensifient, Arnault a appelé à une coopération renforcée entre l’Europe et les États-Unis pour protéger les intérêts économiques français.
Le ton monte, les enjeux sont élevés, et le sort de milliers d’emplois dans l’hexagone pourrait bien dépendre de l’issue de ces négociations. La question de la responsabilité des grandes entreprises face à la société reste plus que jamais d’actualité. La pression sur Bernard Arnault et LVMH ne fait que commencer.